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Le bouillon de culture de MamselleMilie

Le bouillon de culture de MamselleMilie
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13 juin 2011

Le concours Word Press 2011 à la Galerie Azzedine Alaïa

C'est au fond d'une petite cour pavée, au 18 rue de la Verrerie. Une brève occasion d'en savoir un peu plus sur ce qui peut se passer, ici et là, ailleurs sur la planète. Une cinquantaine de photographies - ce qu'on appelle des "images choc", bref, du photojournalisme. Un peu une bouffée d'oxygène en ce qui me concerne, tellement ce quartier du Marais m'oppresse avec ses boutiques "tendance", ses faux-bistrots, ses touristes et ses allures de quartier parfait.

La photographie d'une jeune afghane à qui il manque un nez me saisit d'entrée de jeu, tandis que les trois minettes de l'accueil se racontent leurs palpitantes aventures d''un dimanche soir de pentecôte. "Et j'ai donc vu Aurélien qui revenait d'Amérique du sud" - moi, jessaie vainement de me concentrer sur le texte qui m'explique que les afghans considèrent traditionnellement qu'un homme déshonoré est un homme auquel il manque son nez. Par représaille, on va donc imposer cette barbarie à la femme qui manque de respect à son mari. Les trois minettes continuent - le Aurélien en question a l'air de drôlement les titiller. L'immense décallage qui existe entre ce que je lis et la discussion qui s'impose à moi  m'interpelle...   

Il y a beaucoup de sensationnalisme dans ces images, parfois jusqu'à l'écoeurement. Il n'y a pas à proprement parler de "belles photos". Mais ce n'est pas vraiment le propos.

C'est ça qui est regrettable avec le photojournalisme, le seul but de ces photos est d'informer. Dans 3 jours, je les aurai preque toutes oubliées.

A part celle-ci, peut-être la moins sensationnelle, mais à mon sens, la plus belle :

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Feisal OMAR (Reuters) - 1er prix dans la catégorie Daily life

Cette photo a été prise à Mogadiscio (Somalie) 

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13 mai 2011

Vous avez dit Préraphaélisme ?...

J'avoue, je ne connaissais pas le courant préraphaélite et cette exposition aura au moins eu le mérite de m'apprendre ce dont il s'agit. En 1848, dans une Angleterre victorienne complètement étriquée, quelques potes britanniques décident que la peinture telle qu'on la leur enseigne à l'école c'est vraiment trop barbant et qu'il y en a vraiment marre des figures imposées. Ils aspirent à un retour à la nature, à des couleures franches et vraies, à plus de sincérité dans leurs sujets. Ils ont une tête de turc : Raphaël, et plus globalement les grands maîtres italiens de la Renaissance. D'où le nom de ce courant, l'objet étant de renouer avec la peinture avant Raphaël.

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Voilà pour les préraphaélites en général. Mais que dire des photographes préraphaélites ? Eh bien - en ce qui me concerne- vraiment, mais alors vraiment pas grand chose...   

La première partie de l'exposition - quelques daguerrotypes de forêts, rivières et de ponts enjambant des ruisseaux - m'a complètement laissée de marbre. La seconde partie, avec quelques portaits de muses prenant la pose, était un petit peu plus intéressante et tout juste me suis-je laissée séduire par le jeu de renvoi entre certains tableaux et quelques portraits.

Pourtant, le titre de l'exposition était plutôt prometteur, "une ballade d'amour et de mort", et l'affiche, très jolie...

22 décembre 2010

J'ai lu LA CARTE ET LE TERRITOIRE de Michel Houellebecq

J'avais quitté Houellebecq avec Plateforme et je m'étais plus ou moins promis de ne plus jamais y revenir. Et pourtant, ses Particules Elémentaires m'avaient véritablement transportée.
Dommage, m'étais-je dit en terminant péniblement son antépénultième opus, car ce livre me faisait la désagréable impression d'être manipulée. L'auteur souhaitait délibérément provoquer et choquer son lecteur, et je pense que la littérature doit être au-dessus de cela. Qu'importent la noirceur, le malsain et le cynisme si le discours est sincère. Or, dans Plateforme, Houellebecq était bien plus préoccupé par la réaction de son lecteur que par le souci de créer une oeuvre.   

Et puis la rentrée 2010 est arrivée avec La carte et le territoire. Cela faisait plusieurs mois que les journalistes ne parlaient que de ça. Je les ai à peine écoutés, jusqu'au Goncourt. Oui, moi aussi j'ai lu et entendu ce qui se dit sur la machine faussée qu'est en réalité le plus prestigieux des prix littéraires français. Mais quand même, merde, c'est le Goncourt quoi !

La_Carte_et_le_Territoire_de_Michel_Houellebecq

Puis, j'ai appris que même mon grand-père l'avait acheté. Et là, je n'avais vraiment plus le choix, il fallait que je le lise MAINTENANT, sans attendre sa sortie en poche.

C'est donc un peu fiévreuse qu'un soir de semaine en sortant du boulot et avant de prendre mon RER j'ai déboursé 21,90 euros au Relais H de la gare Austerlitz. Sur le coup, je me suis sentie un peu nulle d'acheter un livre dans ces conditions là, et contrairement à toutes mes habitudes en la matière. Acheter de la littérature comme on achète un Guillaume Musso histoire de faire passer les 3 heures de TGV (chose que je ne fais d'ailleurs jamais), pour moi, ça colle pas. Et j'avais presque peur que les conditions dans lesquelles je venais d'acquérir cet ouvrage viennent altérer le plaisir que j'aurais à le découvrir.

J'ai lu les dix premières pages, d'une traite, en reprenant parfois certaines lignes, pour bien être sûre de la qualité de ce que j'étais en train de lire. J'avais alors définitivement oublié le Relais H, la gare poisseuse dans laquelle il se trouvait, le vendeur exténué et qui devait très certainement avoir d'autres préoccupations que mes problèmes existentiels suscités par l'achat d'un Houellebecq dans sa boutique totalement impersonnelle.

Le premier chapitre est extraordinaire, vraiment.

Je n'en dirai pas plus car je n'ai pas la prétention de pouvoir commenter le génie.

Donc je m'arrêterai là.

 

18 octobre 2010

Tristes Anonymes

Dimanche, il fût question de découvrir un nouveau lieu parisien dédié à la photographie : le Bal, ancienne salle de... bal réhabilitée en espace culturel, dans le XIIIe, caché derrière la Place Clichy.

Pour sa première exposition, les équipes du Bal nous ont invité à découvrir les photographes qui explorent l'Amérique sous son plus simple appareil : ses anonymes et leur triste quotidienneté.

Pêle-mêle, nous y croisons Jeff Wall, Standish Lawder, Doug Rickard, Bruce Gilden, Lewis Baltz (inquiétante série sur l'architecture des parcs industriels), Anthony Hernandez, Sharon Lockhart...

Loin du regard attendri et amusé de Robert Frank et de Walker Evans - qui ont développé des thèmes semblables cinquante ans auparavant -, nous sommes parfois brutalement confrontés à la vacuité du rêve américain.

Ceci est tout particulièrement flagrant au travers des réalisations de Chauncey Hare, dans sa série Interior America. En effet, comment mieux révéler l'âme d'une société et des individus qui la composent qu'en s'introduisant dans l'intimité de leur intérieur ?

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Le propos de cette excellente exposition est aussi de nous dévoiler les nouvelles formes d'écritures auxquelles donne lieu la photographie contemporaine.

Le photojournalisme est très certainement un domaine de prédilection en cette manière : exemple en est donné grâce à la série Magnum In Motion que produit la célèbre agence et disponible sur http://inmotion.magnumphotos.com/


22 mars 2009

AMERICAN DARLING - Russell Banks

a_darlingS'il y a une chose à retenir de cette année 2009, ce sera ma très belle rencontre avec cet auteur formidable qu'est Russell Banks.

Il est ici l'histoire de deux personnages : Hannah Musgrave, activiste américaine ayant dû fuir son pays et partie vivre en Afrique, et le Liberia.
Ce livre donne incontestablement le goût de l'Afrique, et d'en savoir plus sur elle.
Pourtant, l'auteur n'est pas tendre avec le pays ici décrit. Rien ne nous est épargné quant au climat de barbarie et de violence qu'a engendré la guerre civile conduisant à l'avènement de Charles Taylor.
Mais tout comme à l'égard de la femme dont ce livre retranscrit l'histoire, Hannah Musgrave, on est partagé entre l'envie de la blâmer et de la prendre en pitié. Parce que cet être humain et le pays qui a changé sa vie sont complexes et faits de contradictions : à la fois amènes et violents, généreux et opportunistes, chaleureux et brutaux.

Alors j'ai cherché à en savoir un peu plus sur le Liberia. 120px_LocationLiberia
Ce pays tire son originalité de ce qu'il a été créé de toutes pièces par les Américains au début du XIXe siècle pour y envoyer certains esclaves récemment affranchis devenus par trop menaçants au vu des revendications croissantes qui les animaient. Pendant de nombreuses années le Liberia fût un pays prospère tirant sa richesse des nombreuses concessions octroyées à des multinationales étrangères.   
Par la suite, et comme la plupart des pays d'Afrique, son histoire sera meurtrie par la succession de dirigeants se disputant le pouvoir, et ce, encore et toujours, sous la houlette des grandes puissances européennes et américaines.
Le roman se déroule ainsi lors de l'accession au pouvoir du Général Samuel Doe en 1990, qui sera lui même sauvagement assassiné par les troupes de Prince Johnson, lequel dirigera le pays jusqu'à ce que Charles Taylor soit élu en 1997 dans des circonstances douteuses.

Pour une prochaine lecture : Le livre Allah n'est pas obligé, de Ahmadou Kourouma qui raconte la vie d'un enfant-soldat (prix Renaudot en 2000 - Ed. du Seuil)

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22 mars 2009

Pas si bête

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Chaque fois qu’on regarde un animal avec attention, on a le sentiment qu’un homme y est caché et qu’il se paie notre tête.  
Elias Canetti

4 mars 2007

CHINATOWN et Modi....

Bon, je reprends ce blog initié il y a maintenant plus d'un an sans avoir été suivi... Cela ne signifie pas pour autant que je me suis laissée complètement végéter en 2006.. mais peut être que ma curiosité intellectuelle n'était pas une de mes priorités l'année dernière..

Alors ce week-end, qu'ai-je découvert ?

Ce samedi 2 mars, petite balade dans le Quartier chinois du 13e arrondissement histoire de me rappeler un peu la Chine.. Je suis en fin allée chez TANG FRERES - ou plutôt chez PARIS STORE, supermarché de taille plus réduite jouxtant son célèbre concurrent au sein du centre commercial des OLYMPIADES.

A certains moments, j'avais l'impression d'y être : beaucoup de monde pour un petit espace (il faut jouer des coudes à travers les rayons), des odeurs inhabituelles qui vous sautent aux narines en passant devant certains rayons, des produits strictement inconnus dont l'emballage rédigé en idéogrammes ne nous éclaire pas beaucoup plus...

Mais le dépaysement s'arrêtait là. On est vite fait rattrapé par la grisaille ambiante du 13e arrondissement et ses tours toutes tristounettes...

L'apanage de TANG FRERES & Co c'est de pouvoir acheter des produits exotiques qui n'en sont pas à des prix modiques... mais aussi de trouver des tirelires-cochons de toutes les formes et couleurs en cette année 2007 placée sous le signe du cochon....

Résumé du caddie : un gros cochon doré (...), des boîtes de mangue et de litchies (bien moins chères..), du jus de litchi, du sucre candy, des gâteux au soja...   

Mais cette balade avait pour destination principale la dégustation d'un vrai canard laqué Pékinois dans un des nombreux restaurants asiatiques qui peuplent Chinatown.

Nous avons jeté notre dévolu sur le célèbre SINORAMA. C'est en y entrant que j'ai réalisé que j'y étais déjà allée en compagnie de Hervé et maman.. Qu'importe, j'ai découvert la fameuse salade de méduses au jambonneau. Pas mal, un peu plastique, mais je suis contente d'avoir ajouté ça à mon plamarès gustatif ! Par contre, impossible d'en faire avaler une bouchée à Nico... La salade de fruits de mer est délicieuse. Le canard laqué  est bel et bien servi dans la tradition pékinoise - en 2 services. Je ne garderai pas un souvenir impérissable de la peau, par contre la chair est succulante !

En résumé, une balade qui a ravivé mon envie de retouner dans ce pays merveilleux qu'est la Chine, et qui me presse de faire découvrir cette culture à Nico. Pour le dépaysement, je crois que j'en ai davantage à me plonger dans la Montagne de l'Ame de GAO XINGJIAN...

Sans transition, pour ponctuer cette journée, soirée "Sortez vos mouchoirs" devant MODIGLIANI  de Mick Davis avec Andy Garcia et Elsa Zylberstein.

" Paris, 1919, la capitale déborde d'envie de vivre et pulse au rythme de passions tumultueuses. Au café La Rotonde, rendez-vous de l'art et de la littérature, Modigliani et Picasso se côtoient et rivalisent d'intelligence, d'arrogance, de talent...
La belle Jeanne Hébuterne est amoureuse de Modigliani. Le père de Jeanne, fervent catholique, condamne la liaison de sa fille avec le peintre juif.
Au même moment, Paris se prépare pour le grand concours artistique de l'année. Ni Picasso, ni Modigliani n'ont jamais accepté d'y concourir... "

Film aborrhé par la critique et adoré des spectateurs.. cherchez l'erreur. Je crois qu'il ne faut pas y chercher une vérité historique quelconque et prendre beaucoup de recul avec les évènements qui y sont dépeints. Mais la passion du peintre pour sa muse est admirablement bien rendue et plus que convaincante pour le public réceptif à ce genre de passion que sont Nico et moi-même... Nous avons pleuré comme des madeleines.

 

17 février 2007

Des INSECTES et des PEINTRES

Bon, je reprends ce blog initié il y a maintenant plus d'un an sans avoir été suivi... Cela ne signifie pas pour autant que je me suis laissée complètement végéter en 2006.. mais peut être que ma curiosité intellectuelle n'était pas une de mes priorités l'année dernière..

Cette soirée du vendredi 16 février 2007 fût HETEROCLITE.

Il se peut que cette semaine de reprise du boulot m'ait quelque peu écoeurée par la vacuité et la profonde déshumanité de cretains de mes collaborateurs. (je laisse volotairement cette faute de frappe qui dénote un lapsus plus que révélateur entre "certains" et "crétins"....).

Si bien que ce vendredi soir - quand bien même aurais-je passé une semaine harrasante - je me suis précipitée dès la sortie du travail au MUSEE DE L'ORANGERIE qui vient tout juste de réouvrir ses portes pour une exposition intitulée Orangerie, 1934 : les Peintres de la réalité.

D'après ce que j'ai compris, il s'agit d'établir un parallélisme entre la première exposition dudit musée en 1934 et le premier evénement présenté pour sa réouverture de 2007..

Il y a donc les mêmes toiles de présentées - une collection de chefs d'oeuvre des "Réalistes" du XVIIIe accompagnées de certaines pièces des contemporains de l'époque, à savoir quelques Derain, Matisse, Cézanne, Picasso, Modigliani, Soutine (et j'en oublie..).

Si le but de l'expo est de mettre en évidence certaines consonnances entre des peintres que 2 siècles séparent, je crois que celle-ci se démarque avant tout par le plaisir qu'on a de voir et de revoir des oeuvres de :

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      Georges de la Tour

                

                                                          lenain

                                                                                   Les frères Le Nain

LE_BRUN                        

                         ou encore Charles Le Brun

En effet, je n'ai pas trouvé que ces "consonnances" soient explicitement mises en valeur. L'exposition est agencée de sorte que l'on trouve tous les "classiques" regoupés ensemble auxquels se succèdent les "contemporains" de 1934, classés par auteurs.

Mis à part deux tableaux, où l'effet est effectivement bluffant :

balthus

latour

Balthus.....versus    .... de la Tour

Néanmoins, pour le plus grand plaisir de nos pupilles, il se dégage de cette exposition particulièrement fouillue et documentée une harmonie de couleurs et de styles.

5 février 2006

UNE AMITIE ABSOLUE - John Le Carre

Ce sera donc John Le Carre qui ouvrira la danse.

C'est le deuxième roman de cet auteur que je lis. J'avais découvert cet excellent écrivain avec "le tailleur de Panama". Pour tout avouer, il me fut difficile de suivre et d'appréhender l'intrigue dans toutes ses composantes. Parce que pour comprendre ses livres, il faut avant tout connaître le contexte politique dans lequel il place son action. Et il est vrai que je n'avais pas une maîtrise parfaite des évènements géopolitiques s'étant déroulés au Panama... Pourtant, loin de me décourager, j'avais été captivée par la facilité avec laquelle il nous plonge dans un pays, une culture et nous conduit à nous amouracher de ses personnages.

Il en est de même avec son dernier opus en date, "Une Amitié Absolue". Nous voici plongés - dans un premier temps - au centre de la guerre froide pour arriver - lentement mais sûrement - à la guerre en Irak (oui, oui, on parle bien de la même !).

Donc, là, pas d'excuse. On sait de quoi on parle. Pas besoin de faire un dessin.

Bon, j'ai omis de le dire, mais il s'agit ici de romans d'espionnage. Mais à l'excellente finesse de l'intrigue se mêlent des personnages attachants, extrêment bien travaillés, une écriture riche et -surtout- cet humour anglo saxon si typique ! On se régale de l'ironie de l'auteur et de ses personnages devenant super-héros "par hasard" qui ne savent pas se prendre au sérieux. 

Attention, si le roman vous conduit inévitablement à décocher quelques éclats de rires, il faut garder à l'esprit qu'en trame de fond il y a cette impuissance et cette naiveté des protagonistes, avides de changer le monde, mais dont les idéaux sont cruellement manipulés par les super-puissances étatiques.

C'est pourquoi le roman - tout comme l'était le "Tailleur de Panama" - n'est pas gratuit. Derrière se dessine une dénonciation amère de l'impérialisme américain prêt à employer n'importe quels moyens pour parvenir à ses fins.

Certes, l'on pourra peut être considérer comme simpliste cette opposition du méchant géant américain mercantile, traître et manipulateur face aux braves et loyaux Etats français et britannique simplement guidés par leurs idéaux.

Mais, après tout, ça fait du bien de temps en temps, non ?

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